Nouveau depart pour la France. Je me suis coupe les cheveux et je me suis fait ma tete de premier de classe. J'ai prepare mes costumes, repere les lieux ou je dois aller. Je suis pret, quoi.

Aujourd'hui a l'usine de patins a roulettes, il y avait une ambiance un peu bizarre. Ca me rappelait le dernier jour du college, du lycee, de l'Ecole. Quand il fait beau et chaud, qu'on sait qu'on part en vacances dans quelques heures. Je sais que c'est vraiment mon dernier jour de travail. Quand je reviendrai dans 15 jours, mon remplacant sera deja arrive, il va falloir le former, preparer ma succession. Quand je reviendrai dans 15 jours, la page sera definitivement tournee.

Joyeuse etait venue s'asseoir a mon bureau. J'avais entrepris de lui apprendre le francais.
"Joyeuse, si jamais PierreMarie2 te pose une question qui commence par Qui?, il faut que tu repondes: 'Mon cul !' ".
"Mongkou ?" avait-dit Joyeuse un peu etonnee. Puis elle avait compris, et elle avait ri.
"Et si il te pose une question qui commence par Ou?, tu dois repondre 'Sur le cul de ta mere !' ".
"Soulcudtamer ?" La prononciation etait approximative, mais on y etait presque.
"Oui, c'est ca !". Puis: "Si il te dit quelquechose dont tu t'en fous, tu dois lui dire: 'Parle a mon cul !' "
"Palamoncou?". Elle etait morte de rire.

Nous avions pratique ce jeu pendant une dizaine de minutes. Puis Joyeuse etait repartie travailler, riant encore.

Vers 15h, j'avais ete dire au-revoir a PierreMarie2 et a Awa.
"Salut ma poule, on se reverra a mon mariage !" m'avait-il lance, ne perdant decidement jamais une occasion d'etre classe.

Sur le chemin de ma voiture, j'avais passe un petit coup de fil a Joyeuse, pour lui dire au-revoir. C'est elle qui a eu le mot de la fin:
"Au revoir, Joyeuse, on se verra dans 15 jours !"
"Au revoir, mon cul", m'avait-elle dit dans un grand eclat de rire.

En rentrant chez moi preparer mes affaires, j'avais encore le sourire aux levres, le sourire de quelqu'un qui s'apprete a changer de vie. J'ai aime ces instants, ce 'faux-depart'. Je sais que le vrai depart, dans 2 mois, sera certainement plus difficile a vivre.