Les departs sont toujours angoissants. Les elements se sont dechaines avec violence: pluie, tempete, sous une chaleur etouffante. Comme si la Papilande cherchait a me retenir. Petit pincement en passant devant chez Crabe. Demain c'est son anniversaire. Je n'ai pas ose le lui souhaiter en face. Juste un petit message qui restera sans reponse. Le chemin vers l'aeroport, dans la nuit noire, est assez plaisant. 200 kilometres, dont les 70 derniers en autoroute suspendue. C'est impressionnant. On voit Ayaxatl de haut, tres haut. La capitale correspond tout a fait a l'image que je me fais de la ville du futur: primitive et futuriste, etouffante aux niveau inferieurs, aeree aux niveaux superieurs. Les buildings modernes cotoient les echoppes. Les mercedes 600 se retrouvent a egalite avec les tricyclettes. Ces cadres en cravate ou en tailleur, une fois sortis de cette tour en verre, retourneront chez eux - une petite baraque de tole. Des publicites agressives bardent la Highway. Au centre-ville (traverse de part en part par l'autoroute suspendue), la tour Bayoke, dont le sommet est cache par les nuages, domine la megalopole. Ca et la, des Salons immenses, probablement remplis de coquinettes, arborent des enseignes colorees. Je m'amuse des noms de rues. Les noms papilandais, une fois traduit dans notre langue, sont vraiment amusants. On se croirait dans une aventure de Mickey: Bonjour, Monsieur Otdtoidlakejmimet, Madame Paricilabonsub, Monsieur Kannyanapuyannaangkor. A se tordre de rire. Puis on arrive a l'aeroport. Un dernier regard vers la ville, et c'est parti pour 12 heures d'avion. Au moment du decollage, j'aurai encore une derniere occasion de contempler les lumieres d'Ayaxatl, jusqu'a ce qu'elles soient trop loin pour que je puisse encore les apercevoir.