Mardi dernier, alors que j'etais en train de travailler a l'usine, mon telephone sonne: c'est PierreMarie -encore un !-, un ex de l'Ecole Superieure d'Ingenieurs, qui est arrive. On avait deja passe une soiree ensemble la semaine derniere, avec son amie francaise. A leur demande, je les avais emmene faire un tour dans la Rue de la Luxure.
"Au pire, qu'est-ce que je risque de voir ?" m'avait demande son amie.
"Hmmm, tu verras pas pire que deux filles qui se caressent." lui avais-je repondu avec un sourire gene. Les yeux de PierreMarie3 s'etaient mis a briller : "Ah oui, faut absolument qu'on voie ca !".
Mais une fois attables au coquino-bar, apres quelques verres, quand les lumieres s'etaient eteintes pour faire place aux 4 coquinettes qui allaient faire le show, j'avais senti comme une legere apprehension, qui s'etait rapidement transformee en repulsion, quand deux coquinettes sont venues faire leur numero a moins de 50 cm de nous ! Nous etions rentres assez vite, j'etais un peu embete. Le lendemain, tels Leonardo Di Caprio et Virginie Ledoyen, ils etaient partis a l'aventure sur une ile. Elle devait repartir seule une semaine plus tard, laissant PierreMarie continuer son exploration de la Papilande.

Bref, ce soir nous etions deux PierreMarie livres a nous meme, avec la ferme intention de passer une soiree memorable.
Aperitif, puis diner en plein air dans un restaurant attenant a un lac. Je m'interrogeais pour la suite. "Ca te dit, quelques billards en attendant 11h du soir, et puis on file en boite?".
Nous nous sommes donc retrouves chez Yab, au Cupidon. Yab et PierreMarie ont fait connaissance. Quelques billards. Quelques verres supplementaires.
Vers 11H, PierreMarie a eu une idee qui allait radicalement changer le cours de la soiree: "Et si on s'achetait une bouteille de rhum, on la boirait en route, on la jette avant de rentrer dans la boite ?". Ca me semblait un peu hardcore. D'habitude, j'aime bien faire mon grand seigneur et acheter une bouteille de whisky en boite. J'ai reussi a negocier qu'on vide la bouteille chez moi, plutot.
Je me suis rendu compte qu'une bouteille de rhum papilandais coutait seulement 80 ppl. Pas cher pour se bourrer la gueule...
On est donc rentres chez moi et, consciencieusement, nous avons vide la bouteille, la musique a fond. PierreMarie avait mis son casque de moto et mes lunettes de plongee. "Attends, toi aussi il te faut quelquechose". Un instant plus tard, j'etais moi aussi coiffe d'un Stetson. On a pris quelques photos que j'aimerais bien voir un jour...
Vers 11h30, la bouteille etait finie, nous sommes donc partis pour la boite-de-derriere-chez moi, le Xzyte. C'est une boite enorme, qui fut mon quartier general des vendredi-samedi-dimanche, a une certaine epoque. Depuis l'attentat de Bali, je n'y etais que tres peu retourne.
Nous avons trouve une place juste devant la scene. Autour de nous, nous nous sommes vites rendus compte que nous etions entoures de gays ! Travestis en tous genre, petits couples. C'est ca de sortir en boite un mardi...
Les shows se sont enchaines, principalement des boys band qui executent des choregraphies sur les tubes du moment, interpretes par un groupe local - la batterie, montee sur une plateforme tournante laissant apparaitre tantot le batteur, tantot les danseuses, a beaucoup impressionne PierreMarie. Vers 1h, un travesti est venu souhaiter les anniversaires et chauffer la salle. Derriere nous, un couple de gays s'embrassaient a pleine bouche.  Les shows ont ensuite redouble de plus belle. Vers 2h, nous avons decide de repartir, sans oublier de piquer les verres - frappes du sceau Xzyte.
C'est la que j'ai commence a avoir beaucoup de mal. Nous sommes retournes chez Yab, PierreMarie etait chaud. Elle commencait a etre pas mal bourree de son cote. J'ai plonge mes levres dans un gin tonic, c'etait la goutte de trop. Tout a commence a tourner.
"PierreMarie, je vais te laisser, sinon je vais vomir partout ! en plus demain, je travaille."
"C'est pas grave !! vas-y, moi je crois que je vais rester encore un peu" a-t-il repondu.
Je suis donc rentre, en passant la guerite des gardes je me suis cogne contre le menu du restaurant attenant. Ils ont bien rigole.
Chez moi, impossible de dormir, le lit etait trop mou (!). Apres une seance de self-control memorable, j'ai reussi a trouver une position stabilisee, par terre dans ma salle de bains.

Puis, le trou noir.

Je me suis reveille tout seul a 6h30. Impeccable, pour aller travailler. J'avais la tete qui bourdonnait encore, encore de l'alcool dans le sang, aussi. Pas terrible pour conduire, mais pas le choix !
PierreMarie, par contre, n'etait pas rentre de la nuit.
En descendant, alors que je m'approchais de ma voiture, j'ai vu quelqu'un dans la piscine. Bizarre, a cette heure la. En y regardant de plus pres, c'etait bien PierreMarie. Il a sorti sa tete de l'eau. "Ah, la Papilande !" s'est-il exclame simplement, et c'etait en effet un bon resume de la situation !

Malgre mon envie de me recoucher jusqu'a ce que l'effet de l'alcool disparaisse, j'ai souri, puis je suis monte dans la voiture, partir faire acte de presence au travail.